Cameroun : les femmes face à la violence

La campagne 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes a été lancée le 25 novembre 2022.

Elisabeth a 36 ans et est mère de trois enfants. Cette femme au foyer vient de demander l’aide d’un avocat pour engager une procédure de divorce en justice en raison des multiples violences physiques et psychologiques de son mari. Ils vivent ensemble depuis 14 ans. En juin 2022, cette dame a été hospitalisée après une fracture du bras et plusieurs autres blessures qu’elle portait sur son corps. Si elle a décidé de s’adresser à un avocat pour demander le divorce, cette décision n’est pas appréciée par la plupart de ses proches : « Je ne peux plus être battue comme une bête par mon mari à chaque fois. J’ai enduré cette épreuve au nom de l’amour pendant plus de 10 ans. Mon mari a promis de ne plus me battre, mais à chaque fois il fait la même chose. Maintenant, je dois sauver ma vie maintenant en danger « , explique Elisabeth. Outre les séquelles physiques, Elisabeth affirme également subir des violences psychologiques, dues à la considération de ses proches : « Les gens autour de moi ne pensent pas que je suis une bonne ménagère. Certaines personnes vont souvent jusqu’à penser que je suis responsable de ce qui m’arrive.Elle ajoute

Nombre de ces femmes sont victimes de violences physiques, psychologiques, sexuelles, etc. La plupart des femmes qui subissent ces traitements n’osent pas se manifester. Depuis plusieurs années, les organisations de défense des droits humains attirent une attention constante sur l’émergence du phénomène des violences basées sur le genre (VBG). Ces traitements subis par les femmes sont causés au foyer, sur le lieu de travail et dans la communauté.

Le phénomène des violences basées sur le genre a atteint des proportions alarmantes en raison de la recrudescence des crises sécuritaires dans certaines régions du Cameroun. Dans son rapport sur la situation des droits humains en 2021, l’ONG New Human Rights a recensé plus de 500 femmes victimes de diverses formes de traitements inhumains et dégradants.

Pour sensibiliser contre ce fléau, une campagne d’activisme contre les violences faites aux femmes a été lancée le 25 novembre à Yaoundé. Cette campagne d’activisme de 16 jours prendra fin le 10 décembre. Cette campagne de sensibilisation comprend diverses activités telles que des marches sportives, des conférences pédagogiques, des rencontres d’échanges.

Marie Thérèse Abena Ondoa, Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, a appelé la population à agir pour prévenir les violences basées sur le genre. Le thème retenu cette année pour cette campagne mondiale de sensibilisation contre les violences faites aux femmes est : « tous unis : militons pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles. »
La cérémonie de lancement des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes a réuni plusieurs représentants de la justice, de la défense, de la police et de la gendarmerie, des organisations onusiennes comme l’Unfpa, des organisations de la société civile, des ONG spécialisées dans les questions de genre, etc. « Nous pouvons et devons tous prendre des mesures prendre des mesures pour réduire et prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles; et de protéger les droits des femmes », confirme Matthias Z. Naab, Coordonnateur du Système des Nations Unies au Cameroun.