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Cameroun-Révolution : brouilles dans les stratégies du MRC

A quelques jours de la révolution annoncée par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), les cadres du parti ne s’entendent pas sur les stratégies à adopter. Alors que le parti de Maurice Kamto avait annoncé la suspension de sa participation aux débats sur les médias, le Senacom de la formation politique fait une autre déclaration.

« Le MRC annonce la reprise de la communication audiovisuelle après 48 heures de suspension », avait-il publié avant de revenir sur sa décision quelques instants plus tard. « Après avoir annoncé cet après-midi son retour sur les plateaux, le SENACOM du MRC présente ses sincères excuses pour le désagrément et tient à informer que la non-participation des Communicants du MRC sur les plateaux télé et radio est prorogée à une date ultérieure. »

Les révélations de Jeune Afrique

Le journal Jeune Afrique a publié ce 09 septembre 2020 un article dans lequel il fait des révélations sur les différents courants au sein du RDPC est les craintes du gouvernement face aux menaces d’insurrection de Maurice Kamto.

Le président Paul Biya a fixé la tenue des élections régionales au 6 décembre prochain. Mais alors que l’opposition appelle au boycott, la victoire du parti au pouvoir paraît déjà assurée.

C’est une décision à laquelle le landerneau politique camerounais s’attendait, tant les signes précurseurs s’étaient multipliés ces derniers mois : dans un décret signé le 7 septembre, le président Paul Biya a annoncé la tenue des élections régionales le 6 décembre prochain.

Ce scrutin indirect se tiendra pour la toute première fois. Prévu par la Constitution adoptée en 1996, il n’avait jamais été organisé. À l’issue du vote, 90 conseillers régionaux – dont 20 représentants de chefferies traditionnelles – seront élus dans les 10 régions du pays.

À Yaoundé, cette élection est vue comme le dernier acte de la décentralisation des institutions, décidée lors du grand dialogue national organisé en septembre et octobre 2019 pour répondre à la crise qui, depuis quatre ans, secoue la partie anglophone du pays.

« La fin de ce cycle permettra au président de se consacrer totalement à la mise en œuvre du programme des « grandes opportunités » pour lequel il a été plébiscité en 2018 », a souligné Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale. Le gouvernement entend mettre en place « un encadrement sécuritaire optimal » de ces élections afin d’empêcher toute action visant « à déstabiliser les institutions républicaines ou celui qui les incarne ».

L’offensive de Kamto

Car à trois mois du scrutin, le débat autour des régionales s’est d’ores et déjà transformé en une foire d’empoigne entre, d’une part, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto et le Social Democratic Front (SDF) de John Fru Ndi, qui appelle au boycott, et, d’autre part, le pouvoir de Yaoundé, bien déterminé à poursuivre sur sa lancée.

Comme souvent depuis la présidentielle de 2018, qu’il est toujours persuadé d’avoir emporté, Maurice Kamto a lancé la première offensive, en promettant d’engager – avant même que Paul Biya n’ait officialisé la date des élections – « une campagne [de] résistance nationale et [pour obtenir le] départ de l’actuel président de la République » si deux préalables n’étaient pas respectés avant toute nouvelle élection : la résolution de la crise socio-politique et sécuritaire dans les régions anglophones et la réforme consensuelle du système électoral.

Si ce message acte la non participation du MRC au scrutin, il a surtout été interprété au sein de l’opinion comme un nouvel appel à manifester. Ces derniers jours, le parti s’est d’ailleurs rapproché de certaines formations d’opposition pour « travailler avec les forces progressistes à changer le régime en place ».

LES MENACES DE L’OPPOSANT SONT PRISES TRÈS AU SÉRIEUX PAR LE GOUVERNEMENT

La capacité de l’opposant à engager une révolution populaire demeure sujette à caution, mais ses menaces sont prises très au sérieux par le gouvernement. « Aucun écart de comportement venant de quelque parti que ce soit ne sera toléré », a prévenu en retour le ministre Atanga Nji, au cours d’une conférence de presse donnée quelques heures seulement après la convocation du corps électoral par Paul Biya.

Le SDF renonce

Dans le sillage du MRC, le SDF, dont le nombre de conseillers municipaux – ce sont eux qui élisent les conseillers régionaux – a drastiquement diminué après les législatives et les municipales du 9 février dernier, a lui aussi décidé de jeter l’éponge. À l’issue d’un nouveau débat interne ayant opposé deux franges du parti, l’aile dure à finalement eu gain de cause.

« Organiser des élections dans les conditions actuelles est un pas dans la mauvaise direction, a justifié John Fru Ndi, dans une communication plaidant pour un retour au fédéralisme. [Ces scrutins] ne feront qu’empêcher davantage [les] populations de participer à la vie institutionnelle de notre pays. »

Guerre de positions au sein du RDPC

Dans ce contexte, le véritable enjeu du vote du 6 décembre prochain sera donc de savoir qui seront les premiers élus à diriger les exécutifs régionaux que la décentralisation est censée avoir renforcés. La Constitution dispose qu’ils devront être des autochtones – autrement dit, originaires de la région qu’ils prétendront diriger.

Sur le terrain, une bataille sourde de positionnement fait rage au sein du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), où les différents postes sont évidemment très convoités. C’est le cas dans la région du Centre, où le nom de l’ancien délégué du gouvernement Gilbert Tsimi Evouna est régulièrement cité.

Face au Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii, qui représente environ 200 des 10 000 conseillers municipaux appelés à voter, auquel s’ajoute une kyrielle d’autres partis encore moins représentatifs, la victoire du RDPC à l’issue des élections régionales ne fait aucun doute. Et elle sera vraisemblablement écrasante.


SOURCE: https://www.w24news.com

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