« J’aime mon pays le Cameroun », déjà utilisé…

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Les œuvres d’Henri Bala Mbarga portaient déjà ce titre qui a été adopté. Les ayants droit posent des questions.

Les habitants de Yaoundé ont découvert il y a quelques jours ce qu’un écran de chantier leur cachait depuis quelques mois : un « monument », une masse de béton en hémicycle qui occupait le rond-point des services du Premier ministre. Avec l’inscription : « J’aime mon pays, le Cameroun ». En fait, il y a deux demi-cercles peints en blanc, avec cette inscription, celle en français suspendue au-dessus de l’anglophone. Du coup toutes sortes de commentaires et même de polémiques laissent derrière eux… pas pourquoi l’inscription en français plane sur celle en anglais, (quoique) ; mais sur le message lui-même qui ressemble à du déjà vu, entendu.

C’est, comme le dit la chanson, ici « un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » pas plus que les moins de trente et même quarante ans… On parle ici du temps de l’oeuvre culte d’Henri Bala Mbarga, dans la collection « J’aime mon pays le Cameroun », ce résumé de l’éducation à la citoyenneté au Cameroun « utilisé dans les années 1960 et 1970 par les élèves du primaire et du secondaire pour enseigner la discipline qu’on appelait « la civilité »…

Depuis plusieurs générations d’étudiants au Cameroun, Henri Bala Mbarga est l’auteur du livre citoyen réalisé par le Centre d’Edition et de Production pour l’Enseignement et la Recherche (Ceper), qui à l’époque éditait également à tarif réduit tous les manuels scolaires… comme on s’en souvient toujours lu dans un numéro de 1981, un livre délavé avec du vert-rouge-jaune sur la couverture : « le livre dessine les grandes lignes du système social. Il traite successivement des droits et obligations des citoyens, de l’organisation administrative, du développement économique et social et des relations du Cameroun avec le reste du monde.

Henri Bala Mbarga mort en 89, était bachelier ès lettres à la Sorbonne avant l’indépendance.

Il fut le premier responsable africain chargé de l’éducation, lors de la colonisation elle-même. Dès 1958, il était déjà directeur régional de l’AEF (Afrique Equatoriale Française) pour l’Education. L’enjeu à l’époque était de former les futurs enseignants. Il est, entre autres, le créateur de l’Ipar (Institut pédagogique à vocation nationale) qui a formé les bataillons d’enseignants qui ont proliféré dans nos régions.

Il est l’un des fondateurs de l’école camerounaise. On lui attribue également le lancement de la collection Matins d’Afrique, qui a servi des générations d’enfants du primaire. Au total, ce sont 17 éditions de « J’aime mon pays le Cameroun » qu’il aura réalisées en un quart de siècle.
Biyala Angèle Marie Claire, fille aînée d’Henri Bala Mbarga, pharmacien de profession, exprime son émotion : « Quand j’ai vu ce monument avec le titre du livre de mon père, j’ai été déçue de ne pas voir celui qui l’a inventé et dans le l’inconscient des Camerounais cette expression. Ma demande aujourd’hui est uniquement la reconnaissance de l’auteur de cette expression. Je veux que le Cameroun se souvienne de ceux qui ont été à la base de l’éducation et de la citoyenneté.

Ceux qui ont choisi la phrase favorite d’Henri Bala Mbarga, nous l’espérons, se souviendront de l’auteur, qui de son vivant, avoue son peuple, n’a pas gagné une fortune, malgré la vingtaine de manuels qu’il a écrits.

Haman Mana / 237online.com

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