La tension monte entre le Tchad et le Cameroun à propos de l’acquisition par Savannah Energy des actions d’Exxon Mobil, une prise de contrôle à laquelle le Tchad s’oppose fermement. Le pétrole représente plus de 80% des recettes d’exportation du Tchad, et le Cameroun joue un rôle vital dans cette chaîne de valeur car c’est la seule voie d’exportation du pétrole tchadien via l’oléoduc Tchad-Cameroun de 903 kilomètres. La querelle entre ces deux nations africaines s’est exacerbée après la signature d’un accord de transfert des actions de Cotco à la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun.
Le Tchad a accusé les autorités camerounaises de faire la sourde oreille à diverses correspondances, dont une demande officielle d’acquisition d’actions Petronas. Cette accusation n’a fait qu’aggraver la situation, conduisant à une impasse diplomatique. Le rappel de l’ambassadeur tchadien ne signifie pas nécessairement la rupture des relations entre les deux pays, mais il s’agit d’une procédure diplomatique sérieuse qui met en lumière la gravité de la situation et a des conséquences économiques importantes pour les deux pays.
Les experts estiment que la crise diplomatique actuelle peut être résolue par le dialogue et la négociation. Cependant, tant que la question du contrôle de l’oléoduc Tchad-Cameroun et du pétrole tchadien ne sera pas résolue, les tensions entre les deux pays risquent de persister. La gestion du pipeline a rapporté beaucoup d’argent aux deux pays. En 2022, le gestionnaire Cotco a transporté du pétrole tchadien d’une valeur estimée à 4,5 milliards de dollars. Le Cameroun, quant à lui, a perçu 18,6 milliards de francs CFA en droits de transit.
Cette situation délicate met en lumière l’importance du pétrole pour ces deux pays voisins et souligne la nécessité d’une résolution pacifique de ce différend. Les deux pays ont besoin l’un de l’autre pour leurs importations et exportations, et une rupture des relations diplomatiques aurait des conséquences économiques désastreuses.