Cameroun – ONE ALL SPORTS : Les premiers signes d’une opération criminelle organisée à grande échelle

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Dans le domaine de la criminalité financière, trois éléments sont analysés : le client, la géographie et les activités.

Le client peut identifier son degré de sérieux et de crédibilité. La géographie permet de détecter s’il travaille dans un pays avec beaucoup d’activités criminelles et les produits consistent à suivre toutes les activités, transactions et services rendus pour atténuer les risques. Plus le profil d’un client n’est pas sérieux, plus le pays évolue à mesure que la dangerosité est identifiée, plus les activités s’estompent, plus les institutions financières recommandent d’annuler toute association avec le particulier ou l’entreprise. Voici le cas du nouvel équipementier présumé des Lions Indomptables ONE ALL SPORTS (1ère partie) :

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David Mendelsohn

Qui est David Mendelsohn ? La recherche fondamentale sur cette personne ne donne absolument aucune information. Rare pour un soi-disant « homme d’affaires » qui dirigerait une « grande marque » comme voudrait vous le faire croire la FECAFOOT.

La seule information publiquement disponible à son sujet est ce qu’il a lui-même publié sur son profil Likeldn. Apparemment de nationalité américaine et vivant en Thaïlande, on ne sait pas dans quel état il est né aux États-Unis, ni dans quelle ville il a grandi. Par contre, il faut regarder l’Australie où dans une interview en 2018 il dit avoir grandi à côté de son père. Il ne donne aucune information sur cette « grande famille Mendelsohn », ni sur l’entreprise de son père, qui, selon lui, était très importante et employait 100 personnes. Son parcours universitaire est encore plus vague. Il affirme avoir fréquenté le lycée Craanbrook à Sydney de 1985 à 1998, qui est l’équivalent du lycée dans le système français. C’est-à-dire pendant 13 ans. Problème : Nous ne savons pas de quel Cranbrook il s’agit. De plus, il a passé 13 ans au lycée au lieu de 4 ans comme c’est le cas dans le système anglo-saxon. Imaginez un élève de 9e année qui dit qu’il a mis 13 ans pour enfin obtenir son baccalauréat. Rien ensuite.

Encore plus louche, pas d’étude académique. Son nom n’est jamais mentionné en tant qu’ancien étudiant d’une université aux États-Unis, en Australie ou au Royaume-Uni. Ses activités se déroulent principalement en Thaïlande. Cependant, en 2012, la Thaïlande a été mise sur liste noire des plateformes de blanchiment d’argent dans le monde. Au cours des sept dernières années, David Mendelsohn a fondé un grand nombre d’entreprises, dont il reste aujourd’hui le directeur général.

Depuis juin 2021, il est directeur commercial en Thaïlande d’une société australienne Sun Zapper qui produit des déodorants et des lotions. En janvier 2021, il fonde la société INVESTOR dont il est le directeur général pour prétendument gérer des investissements. En août 2020, il devient PDG d’une société appelée CRYO. En 2014, il fonde la société Empire LUX qui serait active dans l’immobilier. Toutes ces activités se déroulent non seulement en Thaïlande, mais également dans des zones identifiées comme à haut risque par les institutions et agences de criminalité financière. De plus, il est reconnu que le blanchiment d’argent passe également par la création de plusieurs sociétés qui sont en réalité des façades (Frontoffice) qui permettent de cacher les véritables bénéficiaires (propriétaires ultimes).

UN TOUT SPORT

Si le parcours académique et professionnel de David Mendelsohn est flou, sa société ONE ALL SPORTS, qui vient de remporter le marché du matériel de sélection nationale sur la FECAFOOT, reste un grand mystère. Premièrement, ce n’est pas un équipementier au sens propre du terme avec des usines partout dans le monde. Ils soulignent eux-mêmes sur leur site Web qu’ils sont: « Société de marchandisage en ligne et de licence de marque ». C’est-à-dire qu’ils peuvent acheter des licences de production auprès des équipementiers (Nike, Puma, Adidas, Coq Sportif, Lamborguini et autres) et les revendre principalement via leur plateforme de vente en ligne. Il déclare lui-même dans son interview que « One Allsports est conçu à l’arrière de l’usine de confection de notre fabricant (OEM) Jingzhu International Co à Danyang, en Chine ». En français simple, Jingzhu International Co est celui qui fabrique les vêtements en Chine pour le compte de One All Sports, qui les revend ensuite sur son site internet.

Mais jusqu’à présent, ONE ALL SPORTS ne s’est limité, comme ils l’indiquent eux-mêmes sur leur site, qu’au « e-commerce en ligne pour livrer des produits de sport automobile multimarques aux quatre coins du monde ». Il s’agit donc d’un simple revendeur en ligne de maillots de sport automobile présenté par la FECAFOOT comme le nouveau fournisseur de matériel pour les lions indomptables.

Nous savons que les équipementiers sérieux ont des bureaux partout dans le monde et notamment dans les grandes capitales ou dans les pays où ils opèrent. ONE ALL SPORTS n’a pas de bureau officiel connu dans le monde. Pas même en Thaïlande où vit David Mendelsohn. À l’exception de David Mendelsohn, personne dans le monde ne travaille ou n’a travaillé pour cette entreprise. Pourtant, elle prétend avoir 20 ans d’expérience. Plus inquiétant encore, alors que David Mendelsohn vivrait en Thaïlande, son entreprise serait logée dans une boîte aux lettres du côté de Londres, en Angleterre. C’est-à-dire qu’Ebanga installe son entreprise à Yaoundé et abritera sa boîte aux lettres pour recevoir ses courriers à Mora.

Cerise sur le gâteau, à l’heure où toutes les entreprises et marques investissent sur les réseaux sociaux, One All Sports n’a pas de compte twitter, est suivi par quelques milliers de personnes sur Instagram (uniquement des anonymes) et enfin sa page Facebook est Vendredi créé à 20h, soit deux heures après le communiqué officiel de la FECAFOOT sur le choix du nouvel équipementier.

Le communiqué de la FECAFOOT parle d’un « montant annuel bien supérieur à celui des autres prétendants ». Cela nécessite que ONE ALL SPORTS soit suffisamment actif pour générer des revenus. Sinon, la question se pose d’où vient cet argent. On découvre donc que depuis sa création, cette société n’a habillé que deux équipes qui n’ont pas une carrière prestigieuse en Formule 1. D’ailleurs, ils ont fui. Il s’agit de Virgin Racing fondée en 2009 avant de devenir Marissa en 2011 après un rachat par les Russes. Marussia quitte la Formule 1 pour la Formule E. C’est-à-dire les courses de voitures électriques. Tout comme l’Indien Mahindra qui quittera la Formule 1 pour la Formule E.

Rassurez-vous, en dehors de la vente en ligne, le premier sponsoring de ONE ALL STARS remonte à 2014 et c’était avec Marussia. C’est-à-dire il y a seulement huit ans. Aujourd’hui Marussia est en Formule E. Puis il y a eu JAGUAR RACING en 2018 où One All Sports fournit les maillots et toujours en Formule E. Puis plus rien.

D’où peuvent venir les ressources pour une telle entreprise qui n’a quasiment pas d’activités ? Car entre 2018 et 2021, ONE ALL SPORTS a déclaré les taxes en sommeil. Qu’elle n’a enregistré aucun revenu. Comment une entreprise inactive depuis 4 ans, sans clients, va verser des milliards de F CFA à la FECAFOOT ? Où ont-ils obtenu cet argent, sinon l’argent du crime organisé?

Boris Bertold

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Ref. : 237online.com

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