A Garoua il vaut mieux se lever tôt pendant la saison sèche. D’innombrables motards ont déjà envahi les routes goudronnées de la ville et l’harmattan teste les narines. Mais la chaleur des rayons du soleil est encore supportable et il est alors possible d’admirer le charme de cette cité antique, ancienne capitale des trois régions du Nord Cameroun et fief d’Ahmadou Ahidjo.
Ici, comme dans le reste du pays, près de la moitié de la population a moins de vingt ans et peu d’entre eux se souviennent de l’ancien chef de l’Etat. De cette présidence qui s’est achevée il y a quarante ans, ils ne connaissent que quelques bâtiments hérités des années 1970 et ces histoires que les anciens aiment raconter.
Lis
Assis sur des nattes à l’ombre des baobabs, ils se souviennent « d’un fils » ou « d’un frère », « bienfaiteur » de toute une communauté. Ahidjo se sentait bien à Garoua, expliquent-ils, mais tout le monde s’accorde à dire qu’il se sentait encore plus à l’aise à Nassarao, une petite ville à une trentaine de minutes du centre-ville.
chemin de terre
Fin mars c’est Ahmed, 28 ans, qui nous y emmène. La route, mi caillouteuse mi sablonneuse, mène à une succession d’anciennes habitations en brique et en terre, à côté de maisons modernes de plain-pied aux tuiles rouges ou vertes. Nassarao ressemble autant à ces villages peuls traditionnels qui pullulent dans tout le Sahel qu’à une banlieue ordinaire.
Source :
Jeune Afrique
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