La première pierre de ce projet a été posée en 2009. Les travaux, qui ont débuté en 2014, ont eu un délai de livraison de 30 mois pour un budget de près de 163 milliards de FCFA. 14 ans plus tard, le budget initial a considérablement augmenté et le complexe manque toujours de son hôtel de 70 chambres, de sa piscine olympique, de sa salle de cinéma, de son centre commercial, de sa salle de sport et de certaines voies d’accès.
Une lettre du ministre des sports au secrétaire général du cabinet du premier ministre informe l’opinion publique nationale de la « résiliation unilatérale » par MAGIL du contrat d’achèvement de la construction du complexe sportif d’Olembe. Dans sa correspondance, Narcisse Mouelle Kombi décrit la mauvaise foi du partenaire canadien, dont la décision de résilier le contrat n’était « en rien surprenante » compte tenu des agissements de ce dernier. Cette situation porte notamment préjudice aux partenaires financiers Standard Chartered Bank et BPI France Export, qui ont accordé un prêt garanti de 55 milliards à l’Etat du Cameroun, affilié à MAGIL. Une dette sous pression au même mois de février 2021. De ce prêt, il ne reste que 13 milliards de dollars en solde, qui ne seront pas utilisés pour achever le projet. Surtout, l’entreprise MAGIL laisse une situation sociale tendue à cet endroit avec des grèves et de multiples plaintes des travailleurs. Plusieurs sous-traitants et prestataires locaux se plaignent du non-paiement de leurs prestations.
Ce qu’il faudrait appeler la Porte Olembe est sans doute l’un des plus gros scandales financiers de l’histoire camerounaise sous l’ère Paul Biya. Des centaines de milliards qui ont été investis dans la construction d’un complexe sportif qui n’est pas encore achevé. Si la CAN que le Cameroun devait organiser en 2019 a connu une «date de glissement» en raison des retards constatés dans la construction des infrastructures sportives, voire celle de 2021, qui a eu lieu en 2022, il y avait des craintes étant donné l’incomplétude des 60.000- stade de siège dans ce complexe. Après la résiliation du contrat entre l’État du Cameroun et Gruppo Piccini, maître d’œuvre de ce projet, en novembre 2019, le gouvernement ciblera l’entreprise canadienne MAGIL Construction. Mais la romance tourne court.
Personne ne connaît encore le sort du stade d’Olembé, qui n’a été utilisé que pour une poignée de matchs lors de la récente Coupe d’Afrique des Nations. Au total, près de 220 milliards de francs CFA ont été dépensés pour un stade de 60 000 places et deux stades attenants. Cela fait d’Olembé l’un des stades les plus chers de l’histoire du football africain.
Rf: focusmediaafrique
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