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Complexe Sportif d’Olembe : Vivement le retour de Magil

Tous les éléments sont réunis pour créer le scandale de l’État : un projet d’infrastructure vitrine aux dimensions continentales, un fournisseur de services occidental et des sommes colossales promises par le gouvernement.

Pourtant, l’offensive médiatique du ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi contre le groupe canadien Magil dans le cadre du désormais trop célèbre scandale Olembe mérite que l’on prenne le recul nécessaire pour appréhender au mieux une affaire complexe.

De quoi s’agit-il ?

Le 10 janvier, la presse annonce haut et fort la décision de Magil de ne pas poursuivre le projet et la résiliation unilatérale du contrat. Pire encore, le constructeur canadien repartirait avec 42 milliards en poche. Cette date marque sans doute le comble des tensions entre Magil et le MINSEP. Pourtant, le 16 janvier, la même presse soulignait que les travaux avaient repris et qu’un terrain d’entente avait été trouvé avec le MINSEP et le Palais d’Etoudi. Entre-temps, l’émotion s’est logiquement emparée du pays et l’opposition, profitant d’un sol fertile, s’est empressée de réclamer la tête du constructeur. Dans ce cas, l’émotion a trop souvent pris le pas sur la raison. Car ce revirement montre deux choses : Premièrement, que la Présidence a certainement haussé le ton pour contraindre les protagonistes à un règlement. C’est bienvenu. Après cela, Magil n’a jamais voulu partir. Peu importe ce que c’est.

Bonne nouvelle : nous avons toute la documentation nécessaire – et vérifiée – pour le confirmer. Une grande partie des courriers et pièces comptables échangés a fuité sur les réseaux sociaux. En les lisant, vous ne pouvez pas reprocher à Magil de rechercher la réconciliation par tous les moyens nécessaires.

Une lettre datée du 9 janvier de Franck Mathière, directeur général adjoint du Groupe, adressée au secrétaire général des services du Premier ministre, mentionne notamment « 50 matchs ‘Ignoré par le ministre des sports tout au long de 2022, une tentative de’règlement amiable le 12 avril 2022, suivi d’une commission de conciliation le 23 août 2022 Aucune de ces affirmations n’a été démentie par le MINSEP, qui laisse entendre, jusqu’à preuve du contraire, qu’elles sont entièrement vraies.rupture unilatérale de contratévoqué par Narcisse Mouelle Kombi peut aussi être facilement remis en cause. Alors Magil invoqueaprès avoir pris la décision le 5 décembre 2022 de notifier formellement au MINSEP de régulariser ses obligations dans un délai de 30 jours pour éviter la résiliation du contrat principal et son renvoi à l’arbitrage international« . Un coup de semonce qui n’a mené à aucune réponse du MINSEP !

Faut-il craindre un scénario à la Piccini ?

Le théorème de la pente d’un« nouveau Piccini »ça n’a aucun sens. Tous les grands groupes internationaux, qu’ils soient américains, asiatiques ou européens, sont en concurrence pour répondre aux besoins de l’Afrique en infrastructures publiques et privées. Un départ précipité de Magil équivaudrait à une balle dans le pied et fragiliserait sans doute la présence africaine du constructeur pour qui le marché continental est particulièrement stratégique. Et l’aurait rendu indésirable au Cameroun, sa porte d’entrée en Afrique. Les ambitions africaines du Canadien lui interdisent logiquement de se précipiter sur un projet aussi précieux pour sa réputation. Qui confierait un projet d’envergure à une entreprise qui fait ses valises à la première difficulté ?

Toute critique de l’amateurisme du groupe s’avère également infondée. On ne peut attribuer à Magil aucune ignorance de la réalité camerounaise. Ou des complexes sportifs. Encore une fois, les faits sont têtus. Il est ainsi à l’origine de la réhabilitation du stade de Douala, achevée en mars 2020, d’une capacité de 40 060 places. Les équipes du groupe travaillent également à la réhabilitation de la route nationale 3, entrée Est de Douala, dont la livraison est prévue en janvier 2025. Rappelons également qu’après le départ de l’ancien entrepreneur, le groupe Piccini, Magil s’est déchargé de sa tâche d’achever le stade d’Olembe en peu de temps pour abriter la CAN. Malgré un environnement pas toujours favorable.

On aimerait bien voir le complexe d’Olembe… enfin !

Le bon fonctionnement du site doit reposer sur le respect des obligations mutuelles. Nous exigeons que le Groupe Magil continue sur la voie de la transparence et du respect de ses obligations. Nous exigeons du MINSEP le suivi constant de ses équipes pour ce projet stratégique et ambitieux et de l’Etat du Cameroun la mise à disposition des fonds nécessaires et des dispositions contractuelles pour permettre la poursuite des travaux. Ces éléments réunis devraient sans aucun doute rassurer l’opinion publique quant aux allégations d’enrichissement illicite.

Parce qu’aucune lutte politique n’est plus légitime que la lutte contre la corruption, le népotisme et le gaspillage de l’argent public. Espérons qu’elle ne soit pas sacrifiée sur l’autel des intérêts particuliers, des guerres de clans et que toute condamnation d’une affaire ne soit que le résultat d’une enquête neutre et approfondie et non la vengeance d’un politicien. Nous espérons également que le complexe Olembe retrouvera enfin ses aspirations originelles dans un cadre de travail et d’échanges pacifiques : être la vitrine du sport camerounais ; répondre aux ambitions continentales et internationales de nos lions indomptables ; montrer que notre pays est capable d’organiser de grands événements avec les Jeux de la Solidarité Islamique en vue en 2025.

Cela arrivera sans doute si les deux parties parviennent à travailler en bonne intelligence, dans la transparence et dans le respect de leurs obligations mutuelles. Dans ce contexte, la mise en place de« une plateforme pour aplanir tous les litiges »va dans le bon sens. La réconciliation est également apparue vendredi dernier entre Franck Mathière et Narcisse Mouelle Kombi. Espérons.

Jean Bruno Tagne est un journaliste, écrivain et essayiste camerounais. Ancien responsable de la rubrique politique du quotidien Le Jour.

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Ref. : 237online.com

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