Marafa Hamidou Yaya est de retour dans un état de tristesse depuis hier, mercredi 24 août 2022. L’ancien ministre d’État a même réagi depuis sa cellule dans un post sur sa page Facebook.
La journée de ce jeudi 25 août commémore un événement bien malheureux pour l’ancien SGPR qui a perdu sa femme il y a 5 ans.
Le 25 août 2017, Jeannette Marafa, l’épouse de l’ancien ministre d’État, est décédée sans avoir assisté à la libération de son mari, qui avait été arrêté en avril 2012.
Perdu dans une tristesse qu’on ne lui connaissait pas, Marafa Hamidou Yaya a partagé sa peine dans une publication.
« Une immobilité incomparable est venue des temps passés », Paul Éluard, lit-on sur la page Facebook de l’ancien ministre.
Pour comprendre la tristesse du ministre, il faut d’abord comprendre le rôle de Jeannette dans la vie de Marafa.
Jusqu’à son dernier souffle ce vendredi 25 août à Paris, Jeannette Marafa est l’une des meilleures avocates de son mari et sa plus grande force.
Elle est toujours allée au front, en première ligne avec courage, pour défendre Yaya, reconnu par la communauté internationale comme prisonnier politique et condamné à 25 ans de prison pour détournement de fonds, ce qu’il a toujours nié.
Elle a utilisé toutes ses forces pour résoudre le vice juridique qui l’avait assailli et pour obtenir sa libération.
On se souvient encore de Jeannette il y a trente ans, lorsqu’elle a sauvé son mari Yaya Hamidou du peloton d’exécution peu après le putsch manqué contre Paul Biya le 6 avril 1984.
Forte d’une solide formation universitaire, cette mère de trois enfants a choisi de vivre dans l’ombre en tenant sa galerie d’art boutique à Yaoundé.
Restant toujours avec grâce une « femme debout », la courageuse native de Douala n’a jamais baissé les bras car elle est persuadée que l’homme qui a partagé sa vie pendant plus de trois décennies n’était pas coupable des faits pour lesquels il a été condamné à 25 ans de prison. Une peine que Jeannette a pu raccourcir à 20 ans.
Après avoir quitté le Cameroun avec ses enfants pour Paris à la veille de l’arrestation de son mari, elle n’a pas caché sa peur pour sa vie et celle de ses enfants. « J’avais peur pour tout le monde, pour moi, pour mes enfants. J’ai été menacé plusieurs fois. Ils ont déboulonné les roues de ma voiture pour la première fois et j’ai failli avoir un accident. La deuxième fois, ma voiture a été complètement détruite. J’ai contacté les autorités françaises qui m’ont proposé une protection policière.
Elle a déclaré que les avocats de son mari avaient également travaillé dans des conditions difficiles pendant cette période. Alors que ceux du Cameroun sont sous pression, leurs homologues parisiens se sont vu refuser des visas d’entrée au Cameroun.
Marafa a failli mourir du Covid en 2021
Enfin, le vendredi 30 avril 2021, après s’être vu refuser des soins dans un hôpital, le gouvernement camerounais a décidé d’accorder à Marafa Hamidou Yaya des soins adéquats selon le protocole adopté dans la lutte contre le coronavirus. Il avait été transféré à l’hôpital central de Yaoundé, qui abrite l’un des plus grands centres de traitement des patients testés positifs au coronavirus.
« Après 3 semaines de soins intensifs à cause du Covid-19, j’ai retrouvé ma cellule de prison au SED. Je tiens à vous remercier pour vos messages d’encouragement et parfois même d’affection. Vous avez été d’un soutien inestimable durant cette nouvelle épreuve », écrivait Marafa Hamidou Yaya sur sa page Facebook l’an dernier.
« Je tiens également à remercier le personnel soignant pour son engagement et son professionnalisme. Alors que je viens d’entrer dans ma 10e année de détention arbitraire, je trouve dans ces signes d’humanité la force de garder la tête haute. Encore tous mes remerciements et toutes mes pensées face à la pandémie », a-t-il ajouté.
L’ancien cadre de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) purge depuis 2012 une peine de 25 ans de prison pour complicité intellectuelle dans l’affaire Albatros. Marafa Hamidou Yaya a toujours clamé son innocence et affirmé avoir été victime d’un complot politique.
ref: camerounweb
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